Vendredi 13

Par /

Jérôme et Christelle, un couple de trentenaires en difficulté financière, attendent un couple d’amis pour dîner. Nathalie arrive seule : son mari Patrick vient de disparaître dans un crash aérien. Tandis qu’ils compatissent, l’annonce du tirage du loto tombe : Jérôme découvre qu’il détient le billet gagnant. Entre compassion feinte et joie refoulée, les émotions se télescopent : cacher la fortune tout en feignant la douleur. La soirée s’enchaîne en une série de quiproquos, de mensonges et de retournements jusqu’à l’arrivée de Patrick — bien vivant. Comédie grinçante sur la chance, la culpabilité et le hasard, Vendredi 13 joue sur le fil entre rire et malaise, dans une mécanique digne du vaudeville noir.

Date d’écriture2009

Nombre de personnages8

Distribution3 ou 4 personnages (3F, 1H/2F, 2H/1F, 3H ou 4F, 1H/3F, 2H/2F, 3H/1F, 4H)

DécorUne salle de séjour d’appartement bourgeois-modeste en désordre de déménagement. Un sapin de Noël, des cartons, un tableau moderne posé contre le mur : tout respire la précarité sous vernis de confort. La radio, la télévision et le téléphone — omniprésents — font entrer le monde extérieur (crash, loto, nouvelles) dans l’intimité du foyer.

Lire le texte intégral

Télécharger le PDF

Traductions et montages

Analyses concernant l’œuvre Vendredi 13

Éclairage sur les genres

Vendredi 13 relève de la comédie réaliste intimiste, ancrée dans la banalité d’un appartement où l’extraordinaire surgit par le hasard. Loin du burlesque pur, la pièce joue sur les contrastes entre quotidien et catastrophe, compassion et égoïsme. Martinez y combine la précision du vaudeville (porte, mensonge, quiproquo) et la profondeur d’une tragi-comédie morale : l’humour naît de la tension entre empathie feinte et cupidité sincère. L’écriture, vive et rythmée, met en relief les contradictions du couple contemporain — oscillant entre cynisme lucide et tendresse maladroite — tout en révélant la cruauté comique du destin.

Panorama thématique

Sous le rire, Vendredi 13 ausculte la fragilité humaine face à la double tyrannie du hasard et du désir. La pièce met en tension deux forces contraires : la compassion morale et la pulsion d’intérêt personnel. Jérôme et Christelle, représentants d’une petite bourgeoisie précaire, oscillent entre empathie et jalousie, honte et appétit. La catastrophe extérieure (le crash) révèle la faillite intérieure (le mensonge, l’égoïsme, la cupidité). Le tirage du loto agit comme miroir grotesque du sort : même la chance devient tragique quand elle survient au mauvais moment. Martinez y dépeint une humanité moyenne, pleine de contradictions, où l’argent, la mort et la morale s’entremêlent. L’ironie du sort transforme le banal en absurde, faisant du destin une mécanique comique cruelle.

Thématiques : Chance, hasard et destin / Amour, couple et fidélité / Hypocrisie bourgeoise et morale sociale / Rapport à l’argent, au succès et à la précarité / Solidarité, égoïsme et culpabilité / Illusion du bonheur matériel / Le comique du malheur et de la mauvaise foi / Ironie du sort et fatalité quotidienne

Contexte dramaturgique

Inscrite dans l’univers théâtral de Jean-Pierre Martinez, Vendredi 13 condense son art du réalisme satirique : un théâtre du quotidien où la conversation devient instrument d’ironie et de dévoilement. Le décor clos et familier — appartement, table, télévision — constitue le cadre d’un drame moral à petite échelle : des gens ordinaires confrontés à l’exceptionnel. L’écriture repose sur le rythme du dialogue et la collision des registres : trivial et tragique, compassion et mesquinerie, sincérité et mauvaise foi. Le vendredi 13 agit comme un catalyseur symbolique : chiffre du malheur et promesse de fortune, il structure l’ambivalence du ton et le suspense moral.
La pièce conjugue les codes du vaudeville (retours, malentendus, valet de comédie) à ceux du drame social, tout en s’inscrivant dans une continuité cinématographique (champ/contrechamp verbal, rebondissements télévisuels). Elle interroge la société de la consommation et du spectacle : un monde où les émotions sont médiatisées par les écrans. Chez Martinez, le rire devient un outil de lucidité : il révèle la comédie du malheur humain et la relativité de nos tragédies modernes.

  • Type / fonction des personnages : couple en crise (Jérôme et Christelle) ; amie endeuillée / figure sacrificielle (Nathalie) ; revenant / élément perturbateur (Patrick).

  • Décor : intérieur domestique contemporain, espace clos d’un huis clos social ; objets symboliques (valise, tableau, télé, sapin) incarnent le désenchantement du quotidien.

  • Temporalité : présent immédiat, temps réel d’une soirée ordinaire transfigurée par la coïncidence tragico-comique du vendredi 13.

  • Motifs : valise, billet de loto, crash, champagne, sapin, téléphone, mensonge, ironie du sort.

Indexations de l’œuvre Vendredi 13

Genres

Thématiques

Lieux

Droits d’auteur — SACD

Les pièces de Jean-Pierre Martinez présentées sur ce site peuvent être téléchargées gratuitement.
Cependant, les droits de représentation, juste rémunération du travail de l’auteur, sont une obligation légale.
Si vous êtes une compagnie amateur ou professionnelle, française ou étrangère, cliquez sur l’onglet Droits d’auteur du menu pour obtenir l’autorisation de jouer et connaître le barème des droits d’auteur applicable à votre spectacle.

Retour en haut